Genèse et fondements d’Azimut35


L’Astrologie existentialiste

Qu’est-ce que l’Astrologie existentialiste selon Patrick Legwen-Phal, auteur du logiciel d’astrologie Azimut35 ?

Patrick Legwen-Phal a fondé cette approche existentielle de l’Astrologie en 2023. Elle s’inscrit dans la  continuité de l’Astrologie conditionaliste dans la mesure où elle met l’accent sur le libre arbitre et la responsabilité individuelle de chacun vis-à-vis de sa propre existence. Il incombe à chacun d’entre nous de choisir qui il veut devenir, et c’est cette responsabilité fondamentale qui fonde notre liberté.
Pour reprendre une idée du philosophe Jean-Paul Sartre, « Chaque homme est ce qu’il fait de ce que l’on a fait de lui. » Autrement dit, notre vie n’est pas prédéterminée. Elle est le résultat de nos choix et des actions que nous posons à partir des conditions qui nous ont été données.

 Contrairement à d’autres formes d’astrologie qui peuvent sembler déterministes (où votre destin est tracé), cette approche existentielle considère le thème astral non pas comme un plan immuable, mais comme une proposition d’être.

  • Le thème astral comme un point de départ : Le thème de naissance n’est pas la fin de l’histoire, mais le début. Il montre les défis, les talents et les opportunités que vous avez à explorer.
  • Vous êtes l’acteur de votre vie : L’astrologue n’est pas un diseur de bonne aventure. Il aide le consultant à prendre conscience de ses potentiels et à choisir la voie qui lui correspond, sans se sentir enfermé par des influences cosmiques.



Astrologie existentialiste


La place de l’astrologue

Le rôle de l’astrologue existentialiste est de guider, et non de décider à la place de la personne.

  • Un miroir, pas une boussole : L’astrologue agit comme un miroir pour vous aider à mieux vous comprendre. Il ne vous dit pas quoi faire, mais vous aide à voir plus clairement vos forces et vos faiblesses pour que vous puissiez prendre les bonnes décisions par vous-même.
  • Un travail de co-création : Le consultant participe activement à la consultation. L’astrologue n’a pas toutes les réponses, et c’est en échangeant que les insights les plus pertinents émergent.

L’Astrologie existentialiste comme outil de développement personnel

L’astrologie existentielle est présentée comme un outil de connaissance de soi. Elle ne prédit pas l’avenir, mais elle aide à faire le point sur le présent et à se projeter.

  • Gérer les transits planétaires : L’astrologie existentialiste aide à comprendre comment les mouvements des planètes influencent nos vies, non pas en les subissant, mais en choisissant la meilleure manière de réagir et de grandir à travers ces périodes. Par exemple, au lieu de voir une période de transit de Saturne comme une épreuve inévitable, on peut l’aborder comme une occasion de construire des bases solides.
  • La notion de sens : Patrick Legwen-Phal insiste sur l’importance de donner du sens à sa vie. L’astrologie existentialiste aide à se questionner sur ses choix et à trouver une cohérence entre qui l’on est et ce que l’on fait de ce que l’on a fait de soi !

La planète d’appel

Ceci est le résumé d’un article que j’ai rédigé en 2020 sur la notion de planète d’appel, initialement publié sur le site Astrologie Moderne (www.astrologie-moderne.eu).
Remarque : le calcul automatique des planètes d’appel a été ajouté en octobre 2020 dans les versions Rubis et Diamant.


La « planète d’appel » est l’un des concepts les plus subtils et les plus riches de l’astrologie conditionaliste. Contrairement aux planètes dominantes, qui décrivent les fonctions psychologiques et comportementales les plus évidentes et les plus utilisées par la personne, la planète d’appel représente une ressource latente et souvent inexploitée. Elle n’est pas ce que nous sommes par nature, mais ce que nous devenons en mobilisant notre potentiel pour nous équilibrer et nous dépasser.

Pour bien en saisir la portée, il faut la comprendre comme une fonction de compensation essentielle. L’astrologie conditionaliste part du principe qu’un thème astral n’est pas une simple somme de traits, mais une structure géométrique vivante, un système en quête d’équilibre. Les planètes dominantes déterminent les orientations majeures de l’individu, façonnant ses attitudes les plus conscientes et les plus utilisées dans ses interactions avec le monde. C’est précisément cette prépondérance qui peut, parfois, engendrer un déséquilibre ou un « angle mort » au sein de la personnalité.C’est ici qu’intervient la planète d’appel.

1. La « Planète de Secours » ou le « Remède »

En termes simples, la planète d’appel est le remède ou la clé d’accès qui permet de surmonter les obstacles éventuels ou limitations créés par les dominantes.

2. Une Ressource Inconsciente et un Potentiel Créatif

La planète d’appel est souvent une fonction psychologique ou comportementale dont la personne n’a pas une conscience immédiate. L’individu tend naturellement à s’appuyer sur ses dominantes, qui correspondent à ses comportements les plus conscients et constants. L’appel, lui, se manifeste souvent dans des moments de crise ou d’impasse, lorsque les solutions habituelles ne fonctionnent plus.

  • Le déclic : C’est souvent lorsque la personne se heurte à une limite de son propre fonctionnement qu’elle est « forcée » de mobiliser cette ressource. L’acte de la mobiliser est un acte de volonté et de conscience. La planète d’appel est une voie de développement personnel. C’est ce qui permet de sortir du schéma répétitif dicté par les dominantes et d’évoluer.
  • La créativité : La planète d’appel est intimement liée à notre potentiel créatif. Elle incarne la capacité de créer du neuf, de « réparer » les déséquilibres de notre thème de naissance, et ainsi, de transformer notre vie. Elle indique des talents inexploités que nous pouvons développer pour enrichir notre personnalité et nous épanouir pleinement.

3. La Place dans le Modèle R.E.T.

Dans l’approche conditionaliste, la détermination de la planète d’appel est très technique et se base sur le modèle R.E.T. (Représentation, Existence, Transcendance). Ce modèle est une représentation symbolique structurée des fonctions planétaires

Planète d'appel

Uranus et Vénus sont « appelées » par les quatre premières dominantes (en rouge). Uranus équilibre le médaillon R.E.T. par symétrie selon l’axe passant par Neptune, Mars, Vénus, mais également Vénus par symétrie selon l’axe passant par Lune, Soleil, Mars, Pluton.

La planète d’appel est celle qui, par sa nature symbolique et sa place dans cette structure, vient équilibrer géométriquement les positions des planètes dominantes. C’est une méthode de calcul précise qui permet de ne pas la confondre avec une simple planète faible. On pourrait dite qu’elle est l’élément ‘manquant’ qui restaure l’harmonie et l’équilibre du système.

En résumé, la planète d’appel est bien plus qu’une simple planète. C’est un concept dynamique qui illustre l’un des principes fondamentaux de l’astrologie conditionaliste : le thème astral n’est pas un destin immuable, mais un ensemble de potentiels à explorer et de déséquilibres à corriger. La planète d’appel représente la capacité de l’individu à devenir l’artisan de son propre équilibre et à transformer ses faiblesses en sources de croissance et de créativité.


Le Verseau selon l’astrologie conditionaliste

Pourquoi un article sur le Verseau et l’Astrologie conditionaliste ? C’est une histoire de famille ! L’auteur est un Verseau pur jus et un enseignant de cette discipline. On peut ainsi  dire que le Verseau est en quelque sorte le co-auteur du logiciel d’astrologie Azimut35 !

Nota bene : cet article est un résumé sur le signe du Verseau, basé sur l’ouvrage de Jean-Pierre Nicola, ‘La Condition solaire’.  J’aurai l’occasion de revenir dans un prochain article sur les termes utilisés dans ce texte afin de les expliciter : induction positive, lenteur d’inhibition, sens du dosage, phase paradoxal, vitesse d’excitation.

Le Verseau : le pouvoir de la résurrection et la quête d’un nouvel ordre

Le Verseau, signe de l’hiver, se dresse comme une force de renouveau, une réponse essentielle à l’épuisement et au dépouillement. Son pouvoir n’est pas de créer, mais de recréer, d’insuffler un nouveau souffle dans les valeurs qui ont été oubliées ou rendues obsolètes par l’usure du temps. Face à la rigidité et au cynisme, le Verseau réinvente les conditions de l’existence. Son rôle est de sauver ce qui doit survivre, c’est-à-dire les éléments capables de préparer un avenir nouveau et de créer un « contrat » entre l’absolu et le conditionnel. Les individus de ce type, que le texte nomme les « bienheureux élus », sont les porteurs des germes du futur, ceux qui peuvent s’épanouir dans un autre monde de rapports.

Au cœur des significations du Verseau se trouvent deux principes fondamentaux : l’Amitié et l’Espoir. L’amitié, pour le Verseau, n’est pas une simple relation affective, mais un principe d’association nouvelle, un lien subtil, vaste et délicat qui unit les êtres et les choses sans jamais les contraindre. C’est un « amour de l’esprit », un contrat universel fondé sur le respect volontaire de chacun pour chacun, où la liberté de l’un n’est pas une menace pour les autres, mais une garantie. L’espoir, quant à lui, est l’antidote à l’inertie. Il ne s’agit pas d’une attente passive, mais d’une force motrice, une « excitation recréatrice » qui donne naissance aux projets et aux prémices de l’action.

 

Le Verseau

Selon la fable d’autrefois, Ganymède, fils de Tros, roi de Troie, personnifie le Verseau

La transformation du moi : un changement de paradigme

En contraste avec le Capricorne, qui cherche à imposer une vérité rigide, le Verseau adopte une approche radicalement différente. Il accueille les signaux du monde, leur insufflant une surabondance de vertus et les poussant à promettre plus qu’ils ne peuvent tenir. Il voit en chaque élément un potentiel d’éveil pour l’esprit et l’âme. Cette approche nécessite une profonde transformation du Moi. L’exigence supérieure du Verseau est de se renouveler, de devenir un être tel que le monde n’a plus rien à craindre. La réalité devient pour lui un univers de richesses, prêt à communier avec un homme qui a changé d’âme.

Cette élaboration d’un centre absolu capable de s’adapter à la nature des objets se déroule en deux étapes. La première est une étape de réaction. Le Verseau se dresse contre les complexes d’une adaptation trop étroite. Certains types s’attaquent à l’utilitarisme, qu’il soit scientifique, commercial ou dicté par le sens commun, devenant des artistes de l’inconnu, détachés et déconcertants. D’autres visent l’instinct social et la bourgeoisie, devenant des libertaires, des critiques et des anticonformistes. Quel que soit le combat, l’objectif est le même : nous sauver de la sclérose morale, sociale ou naturelle.

Après la réaction vient l’étape constructive. L’Espoir se positionne au centre des motivations, agissant comme un véritable instinct. Il s’agit d’une action revivifiante, celle des Verseau qui se révoltent contre un mode de vie qui abaisse l’homme. Ce sont eux qui prônent un bonheur accessible dans un avenir proche. Même le scientifique du Verseau est animé par cette force, cherchant à nous libérer d’une contingence par sa technique, préfigurant les moyens et les horizons de la génération future.


L’intuition et la matérialisation de l’ordre nouveau

L’intuition est la fonction qui guide le Verseau. Elle lui confère un flair inné pour tout ce qui est en germe, un besoin constant de rechercher de nouvelles possibilités et d’initier autrui. Elle dévoile la destination des objets et fait du Verseau le signe des « conseilleurs » et des « révélateurs ». Il est celui qui aide chacun à découvrir la meilleure voie à suivre, orientant les valeurs vers l’efficience.

L’extraversion, qui s’exprime de manière impérative, incite le Verseau à structurer et à matérialiser cet ordre nouveau. Il ne se contente pas d’avoir des idées, il veut leur donner corps. Le scientifique du Verseau voit dans la transformation technique du monde une compensation aux avanies de l’existence, un moyen de créer l’harmonie et l’amitié entre tous. L’artiste, de son côté, milite pour la grande fraternité des hommes futurs, et le mystique répand la bonne parole, chacun cherchant à donner une forme concrète à son idéal.


Les mécanismes psychologiques : de la force à la faiblesse

L’induction positive. L’intensité de l’espoir au moment où tout semble perdu est le cœur de ce mécanisme. Lorsque le monde s’effondre, l’homme Verseau découvre en lui une source de jouvence : la survie spirituelle. Il est capable de sourire dans la maladie et d’être optimiste dans les épreuves, car il a compris la vertu de l’induction : il s’applique à éteindre uniquement ce qui est muet à ses aspirations, ce qui lui donne une quasi-certitude de ce qui reste à recevoir. Il est difficile de le décevoir, car il sait ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Le Verseau se spécialise en restant en rapport avec l’universel, capable de maîtriser une discipline pour la dispenser à la masse, s’élevant ainsi à un égocentrisme mental qui lui permet de se mesurer à l’universel.

L’inertie d’inhibition (L-) joue également un rôle crucial. Voilée par la force d’excitation, elle peut donner naissance à des Verseau inertes, calmes, méthodiques et besogneux. Ces individus ont des habitudes et des opinions immuables. Cette inertie est le socle solide sur lequel s’appuient les ambitions du Verseau, car il faut des fondations profondes pour construire jusqu’au ciel. L’aspect schizoïde du Verseau fait de lui un « réanimateur » en avance sur son temps, capable de s’isoler dans le rêve ou l’hermétisme. Cela peut engendrer de grands philosophes et inventeurs, mais aussi des « acrobates de la pensée » dont les visions sont vides.

Le sens des dosages (SD) se manifeste dans l’ambivalence du Verseau. Il est capable d’être l’animateur d’une structure tout en se défendant d’en être la victime. Cette zone d’indétermination qu’il entretient autour de lui lui donne de l’élasticité et lui permet de se renouveler sans jamais se renier. Cette capacité discriminatrice lui permet de distinguer son originalité de son aliénation. Métaphysiquement, le Verseau est conçu comme le centre créateur des rapports antagoniques, l’allégorie du Saint-Esprit de la Trinité.


Le paradoxe et les faiblesses du signe

La phase paradoxale forte (PP) du Verseau peut transformer le pouvoir de recréation en « fantasia ». L’intuition devient alors d’une fécondité alarmante, menant à des idées mi-spéculatives, mi-techniques, mais souvent futiles. La domination du Verseau s’exerce sur l’irrationnel, et il peut être vénéré comme un oracle ou un « bon magicien », au risque d’entretenir des espérances fantoches.

Le type faible du Verseau souffre d’une faiblesse d’inhibition (f-), ce qui crée une « absence de fond ». Les comportements deviennent alors inconséquents, les passions fugaces et la compréhension immédiate mais éphémère. Cette faiblesse, combinée à une vitesse d’excitation inadaptée (v+), mène à l’instabilité, à des projets inachevés et à des « fugues » qui, chez un tempérament énergique, peuvent se muer en une véritable « fureur de vivre » sans but précis. Cette insuffisance en énergie peut motiver des actes symboliques de domination, comme des petits bluffs ou des canulars, tandis qu’un tonus élevé peut mener à une « fureur de vivre ».


Synergie interne des planètes

La nouvelle version 11.5 d’Azimut35 (oct. 2024) indique à présent, en plus de la puissance planétaire obtenue par la hiérarchisation des planètes selon les critères de l’astrologie conditionaliste, la synergie planétaire de chaque planète. C’est une notion que j’ai forgée à la suite des recherches de Jean-Pierre Nicola sur les « fonctions de fonction » planétaires obtenues par la comparaison des diagrammes R.E.T. universel et individuel. Voici une première ébauche explicative.

Synergie planétaire :

En Astrologie moderne (Astrologie conditionaliste®) la notion de synergie planétaire se rapproche de la notion traditionnelle des dignités et débilités planétaires (domicile, exaltation, chute, exil, trigonocratie), à ceci près qu’il ne s’agit pas ici d’une relation d’affinité, de contre-affinité entre planètes et Signes zodiacaux mais d’un rapport de concordance, d’adéquation ou d’inadéquation entre le rang d’une fonction planétaire défini par la hiérarchie individuelle des puissances planétaires et le rang que cette planète occupe dans la hiérarchie universelle. Le calcul de cette synergie planétaire s’appuie sur la comparaison des diagrammes R.E.T. (universel et individuel) et de la logique d’organisation des fonctions planétaires au sein de ces diagrammes.


Illustration 1 : La synergie interne du Soleil dans le thème de Carl Gustav Jung. Le Soleil en première position de la hiérarchisation des puissances planétaires occupe le rang du Soleil dans la hiérarchie du diagramme R.E.T. universel. Il est donc en domicile puisqu’il occupe la place qui lui est dévolue dans le diagramme universel. Une planète en domicile a par conséquent une synergie interne maximale. Ici le Soleil, premier de la hiérarchie individuelle, est en position solaire, ce qu’on note par la formule suivante : Soleil > Soleil. La deuxième planète de la hiérarchie individuelle est Uranus, il occupera donc la place de la fonction vénusienne de la hiérarchie universelle, ce qu’on notera par la formule suivante : Uranus > Vénus. Et ainsi de suite.

Prenons un exemple : si Saturne est classée en 1re position dans la hiérarchie individuelle (ce qui n’est pas le cas dans le thème d’exemple de Carl Gustav Jung dans lequel Saturne occupe la troisième position de la hiérarchie planétaire), il occupera par conséquent la place ou le rang dévolu au Soleil dans la hiérarchie universelle (qui est immuable et vaut pour quiconque). Si Saturne était classé en 2e position, il occuperait donc la 2e place de la hiérarchie universelle, soit le rang dévolu à Vénus.


Illustration 2 : Les « fonctions de fonction » sont les clefs de la synergie interne des planètes. Dans cet exemple, Saturne en première position de la hiérarchie individuelle occupe la place du Soleil du diagramme RET Universel, Neptune en deuxième position occupe la place de Vénus, Mercure en troisième position occupe la place de Mercure, il est donc à sa place naturelle, donc en son domicile planétaire.

On évaluera la synergie d’une fonction planétaire par la compatibilité des formules R.E.T. en jeu. La fonction Saturne (tE : transcendance de l’Existence) dans l’illustration ci-dessus n’a pas de point commun avec la fonction Soleil (rR : représentation de la Représentation), les deux fonctions appartiennent respectivement à deux plans de perceptions ou de manifestation du réel éloignés l’un de l’autre. On en déduira que la synergie de la fonction Saturne en position solaire est faible. En effet, l’articulation entre un rôle Saturnien (distanciation, recul, recherche par-delà les apparences et les consensus) dans un cadre solaire (recherche de clarté, de rationalité, d’ordre, de reconnaissance sociale…) ne sera pas du tout évidente à trouver. Cet antagonisme de nature entre les deux fonctions planétaires, loin d’être un empêchement radical à exprimer sa nature saturnienne et dans la mesure où cet antagonisme est assumé, pourra être un levier existentiel important pour trouver les moyens, les ressources internes ou externes pour vivre au mieux la fonction saturnienne dans ce cadre solaire. Subjectivement parlant et de manière générale, la compréhension profonde d’un antagonisme de nature entre deux fonctions planétaires en jeu pourra, dans le meilleur des cas, déboucher sur une prise de conscience facilitant une plus grande acceptation des contradictions internes qu’il suppose. Quand un aspect contradictoire de la personnalité est assumé, il peut devenir moteur d’une transformation, d’un dépassement de ce qui faisait éventuellement obstacle à la libre expression des facultés en jeu

Les fonctions de fonction

On peut aussi comprendre le cadre (rang dans le diagramme universel) dans lequel s’exprime une planète comme une nouvelle fonction assignée à cette planète. Pour reprendre notre exemple d’un Saturne en position solaire, donc s’exprimant dans le cadre solaire, on peut tout à fait envisager que Saturne se verra assigné d’une tâche, d’une orientation (vocation ?) de type solaire. Jean-Pierre Nicola, le fondateur de l’Astrologie conditionaliste, parle à juste titre de « fonction de fonction » pour désigner ce type de relation où une fonction planétaire (ici Saturne) s’exprime dans le cadre d’une autre fonction planétaire (ici la fonction solaire). Il nous reste à comprendre quel est le rôle joué dans nos vies de ces « fonctions de fonction » que dévoile la comparaison des diagrammes R.E.T. universel et individuel. Il y a donc là tout un champ d’expérimentation possible ouvert à quiconque souhaitant parvenir à une meilleure compréhension de soi-même. Chacun étant amené à imaginer les différents scénarios possibles pour parvenir à dépasser ou assumer, donc intégrer dans son économie psychique, les enjeux que posent les « fonctions de fonction », autrement dit les « Synergies internes » planétaires.
Point important à mon sens : la synergie interne faible d’une planète peut devenir centrale dans la construction de la personnalité et son développement si les planètes concernées sont également en aspects dans le ciel de naissance. Un aspect harmonique pourra aider à trouver des leviers (internes ou externes) pour dépasser la problématique en jeu, un aspect dissonant au contraire accentuera la dramatisation de l’antagonisme de fait posé par la faiblesse de la synergie. Et il faudra dans ce cas analyser l’ensemble du thème pour apprécier à sa juste valeur l’état céleste de planète dont la synergie est faible.

Et dans le même ordre d’idée, se rappeler que le ciel n’est pas un carcan nous tenant enfermés dans un déterminisme absolu pur et dur, au même titre, soit dit en passant, que n’importe quelle technique astrologique ou orientation subjective sous-jacente (souvent inconsciente) de l’interprète (son idéologie, ses convictions, ses croyances, son obédience astrologique…) qui pourrait être tenté avec les meilleures intentions du monde de nous dicter, par projection de ses propres convictions, le sens de nos vies ou nous imposer sa propre compréhension du monde et de notre propre fonctionnement psychique. C’est pourquoi les ‘fonctions de fonction’ ouvrent une porte intéressante rendant possible une auto-analyse de soi-même afin de mieux appréhender ses propres déterminismes intérieurs susceptibles d’orienter son chemin de vie.

Pour rappel :

L’Astrologie conditionaliste de nature conditionnelle, par définition, offre des concepts et des outils qui s’appuient sur une philosophie dont le centre de gravité est le respect de l’intégrité de la personne et de son libre-arbitre. Promoteur d’une astrologie existentialiste il me paraît bon de redire que rien n’est pour moi tracé d’avance (quoi qu’en disent les fatalistes) car notre route n’existe que par notre marche : Voyageur, il n’y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant (Antonio Machado).

(Le 6 oct. 2024)


Le sens du dosage des signes fixes

Les signes « fixes » : le sens du dosage et la « composition »

Le texte explore le concept de « sens du dosage » en astrologie conditionaliste, tel que défini par Jean-Pierre Nicola. Ce dosage est la manière dont les quatre signes fixes (Taureau, Lion, Scorpion, Verseau) gèrent l’interaction entre deux forces fondamentales :

  • La force de composition (ou « sens des ensembles ») : Capacité à intégrer différents éléments en un tout, un ensemble. Cette force est dominante dans les signes solsticiaux (Cancer, Capricorne).
  • La force des contraires (ou « sens des contraires ») : Capacité à différencier, à s’opposer, à rejeter. Cette force est dominante dans les signes équinoxiaux (Bélier, Balance).

Les signes fixes sont uniques car ils se situent entre ces extrêmes et cherchent en permanence le meilleur équilibre entre ces deux forces. Ils incarnent le « sens du réel » et s’adaptent constamment pour maintenir leurs objectifs sans se trahir.

sens du dosage


Analyse signe par signe

  • Le Taureau : Il combine la composition et l’exclusion. Il semble accommodant et conciliant mais n’ignore pas ses aversions. Sa force de composition le pousse à coexister avec l’adversaire ou « la basse matière » pour atteindre ses objectifs. Le Taureau est dépeint comme un stratège habile, capable de sacrifier l’accessoire pour l’essentiel, mais il peut aussi être un sophiste, s’enfermant dans une logique spécieuse.
  • Le Lion : Chez le Lion, le « sens des contraires » se renforce au détriment de la « force de composition ». Son comportement, qui semble sans équivoque, cache en réalité une ambivalence utile. Il est capable de jongler avec les compromis, traitant l’ennemi en ami et laissant cohabiter sympathie et vindicte. Son jeu est un « mélange de composition-exclusion » qui lui permet une grande richesse d’adaptation. Sa participation à la vie collective est marquée par sa personnalité, et sa générosité peut être perçue comme un moyen de parvenir à ses fins. L’évolution le conduit à rejeter ce qu’il a adoré.
  • Le Scorpion : Le Scorpion incarne la coordination des contrastes, allant au-delà de la simple oscillation de la Balance. Il unit en une seule conduite deux choses opposées, symbolisé par « l’homme double » et l’image de Pluton-Janus. Le Scorpion vit dans un univers de double-jeu, capable de changer de camp et d’orienter les conflits à son profit. Dans ses relations, il marie douceur et violence, mépris et adoration. Métaphysiquement, il s’intéresse aux interférences entre des concepts opposés comme le divin et le diable. Le travail de « conversion » est central pour lui : il cherche à purifier ses impulsions négatives pour n’aller que dans une seule direction, un processus qui s’apparente à la sublimation.
  • Le Verseau : L’ambivalence du Verseau se manifeste dans sa gestion de l’amitié, un « amour de l’esprit » basé sur le respect et la liberté de chacun. Il lie les individualités sans jamais les attacher. Sur un plan plus large, le Verseau est un « homme-charnière » qui s’implique dans une structure tout en se protégeant de son emprise. Il est capable de maintenir une zone d’indétermination autour de lui pour se renouveler sans se renier. Le processus hivernal de composition est une « inhérence » de possibilités, que le « sens des contraires » du Verseau trie pour en extraire ce qui est le plus original et le moins aliéné par le groupe ou l’hérédité. Il prend conscience de son rôle de centre à la fois « créé et créateur » de rapports antagoniques.

Conclusion

En bref, les signes fixes sont les grands équilibristes du zodiaque. Ils incarnent une tension créative et une capacité à naviguer dans la complexité du réel. Chacun à sa manière, ils trouvent un « dosage » unique pour combiner l’attraction et la répulsion, l’union et la séparation, transformant ce qui pourrait être une contradiction en une force d’adaptation et d’évolution.


Le signe du Scorpion dans « La Condition solaire »

Basé sur l’ouvrage de Jean-Pierre Nicola, La Condition solaire, ce texte explore en profondeur la personnalité du Scorpion, définie par une force d’inhibition différentielle (F-). Ce trait de caractère se traduit par une capacité à distinguer avec une précision extrême ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas, que ce soit dans les relations sociales ou dans ses ambitions.

Le signe du Scorpion

Le « Type Fort » : Puissance et Singularité

  • Différenciation et Agressivité : Le Scorpion se singularise par une singularité « paroxysmique ». Il cherche l’affrontement direct et vise l’ennemi en chef pour s’imposer, une démarche qui révèle une intelligence stratégique et un mépris pour les luttes futiles. Cette quête du « combat singulier » peut le rendre amer lorsque ses adversaires se dérobent, alimentant un esprit séditieux et conspirateur. Son agressivité est une manifestation de sa conscience exacerbée des différences.
  • Sexualité et Temps : La différenciation est également au cœur de la sexualité du Scorpion, qui valorise des détails physiques et peut même glisser vers des formes de « vice » ou de déviation. Le temps est son milieu de rétraction : il vit dans l’urgence et exploite chaque instant, ce qui lui confère une permanence d’intentions. C’est le liquidateur qui agit aux tournants de l’histoire, un maître du destin individuel et collectif.
  • Pensée Analytique : La pensée du Scorpion est déductive, analytique et prospective. Il ne s’appuie pas sur l’intuition, mais sur un esprit de recherche qui creuse l’inconnu, trouvant une satisfaction dans la « vérité extirpée » par des moyens rationnels.
  • Concentration et Exclusion : Le Scorpion se concentre sur un seul être ou un groupe, excluant le reste du monde. Son pouvoir associatif, étroit et implacable, le mène à des alliances fondées sur des serments inviolables, privilégiant les groupes clandestins ou les sectes. Cette concentration peut aboutir à un profond approfondissement, faisant de lui un spécialiste.
  • Vitesse d’inhibition (V-) : Il symbolise la peur dirigée. Le Scorpion utilise son aura menaçante, sa « possession de la crainte », pour éloigner les gens et s’imposer. Cette puissance, parfois un simple masque psychologique, le rend apte aux activités dangereuses et le dote d’un « pouvoir » supposé, attirant ceux qui projettent leurs espoirs sur lui.
  • Sens des Dosages (SD) : Le Scorpion est « double », capable de coordonner les contrastes en une seule conduite. Ce sens du double-jeu lui permet d’unir des forces opposées pour son profit, que ce soit dans les conflits sociaux ou les relations amoureuses. Il s’intéresse aux interférences entre le bien et le mal, la vie et la mort, et est souvent en quête de « conversion » pour purifier ses contradictions internes.
  • Phase Paradoxale (PP) : Sa sensibilité aux intensités subtiles le rend apte à la radiesthésie ou à d’autres disciplines non-figuratives. Il est curieux de l’insolite et du caché. La jalousie ou la curiosité intellectuelle deviennent le prétexte à une intense activité mentale. Le Scorpion utilise souvent son « savoir » comme un moyen de gouverner les autres par la force du verbe et de la suggestion.

Le « Type Faible » : Stagnation et Déchéance

  • Faiblesse d’excitation (f+) : Le manque de déblocage enferme le type faible du Scorpion dans un état de stagnation et de pourrissement. Il devient une « victime héréditaire », incapable de se transformer, condamné à la répétition et à l’inanité. Cette impuissance peut s’accompagner d’un amour masochiste pour la douleur et la déchéance.
  • Lenteur d’excitation (l+) : L’ambition du Scorpion faible est coupée du réel, s’exprimant par un délire d’influence. Il se croit l’instrument secret des dieux, cherchant une satisfaction de puissance dans les éléments rejetés par d’autres. Cette contradiction entre le désir de puissance et le sentiment d’inanité peut mener au nihilisme.

Le signe de la Vierge dans « La Condition solaire »

D’après le livre La Condition solaire (1964) de Jean-Pierre Nicola, le signe de la Vierge est caractérisé par une forte force d’inhibition. Cette caractéristique le distingue des signes précédents comme le Lion, le poussant à la prudence, à la mesure et à une grande maîtrise de soi. Ce texte analyse la personnalité complexe de ce signe astrologique, mettant en lumière la manière dont cette inhibition influence ses comportements et ses choix de vie.

Le type Vierge se caractérise par une action mesurée et réservée, se plaçant en dessous de ses capacités pour assurer un succès certain, une démarche perçue comme un « héroïsme de l’inhibition ». Contrairement au Lion qui cherche la gloire, la Vierge, après avoir confronté ses désirs à la réalité, se concentre sur l’efficacité dans les tâches quotidiennes. Cette attitude peut être mal comprise, voire jugée médiocre par une société axée sur le spectaculaire.

Cette analyse explore d’autres facettes de la personnalité Vierge :
Le signe de la Vierge


Le « Type Fort » : Caractéristiques et Dynamiques

  • Force d’inhibition bloquante (F-) : Le Vierge se protège en se retirant et en se créant un espace sécurisé, se méfiant de ce qui est « large, haut et profond » où le pouvoir humain s’épuise. Il pratique la tempérance, l’économie et la prévoyance, usant de froideur et de particularismes pour se préserver des intrusions. Socialement, il représente les réserves et les institutions de sécurité.
  • Fonction Sentimentale Concrète : L’amour de la Vierge se matérialise dans des objets concrets (fleurs, bibelots) et est influencé par des détails physiques. Ce sentiment filtre et décante le monde, contrairement au type « sensoriel pur » du Taureau.
  • Lenteur d’excitation (L+) : L’appétit de pouvoir de la Vierge se manifeste dans les petites choses et les détails. Cela se traduit par un goût pour les constructions logiques et une systématisation intellectuelle. Cette inertie d’excitation localisée permet un travail immense et minutieux, achevant le cycle d’adaptation des valeurs diurnes.
  • Sens des contraires (SC) : Le Vierge est un puriste qui ne se mélange pas sans discernement. Ses relations sociales et amoureuses sont sécurisées et contrôlées, bien que cette tendance à l’exclusion puisse rendre difficile les compromis. Sur le plan de l’activité, il se concentre en éliminant les distractions, sa force résidant moins dans la fixation d’un but que dans la capacité à écarter le superflu.

Le « Type Faible » : Dysfonctionnements

  • Faiblesse d’excitation associative (f+) : Chez la Vierge « faible », l’élan vital est limité. Cela se traduit par un complexe d’infériorité, une pensée et une action fragmentées et incohérentes. La pensée est dissociative et s’applique à des « matières mortes », nuisant à la communication et à l’efficacité. Le rationnel est surestimé, mais sans aboutir à une vision globale.
  • Vitesse d’inhibition inadaptée (v-) : Le type faible de la Vierge est sujet à la peur, qu’elle soit sociale (crainte des puissants) ou physique (phobies). La peur mène à l’insubordination passive ou à la complicité avec le pouvoir. La vitesse d’inhibition apporte des exutoires sous forme de comportements absurdes ou asociaux, comme une révolte compensatrice contre la rigidité du type fort. Ces crises peuvent se manifester par une inversion des attitudes ordonnées.
  • Phase égalitaire forte (PE) : Dans l’inadaptation propre au type faible, on peut voir la Vierge comme un signe qui vise l’égalité, mais de manière rigide. Sa susceptibilité est telle qu’elle ne fait plus la distinction entre les polarités positives et négatives, réagissant de façon unilatérale. Cette rigidité se traduit par un blocage de l’inhibition : la Vierge peut se montrer froide et peu accueillante, même envers ses proches. Ce manque de souplesse de pensée la rend inflexible. Elle s’accroche aux règles et exécute les tâches à la lettre, ce qui peut sembler inquiétant pour son entourage. Enfin, cette tendance à l’inertie et à la rigidité peut se manifester par des traits psychologiques comme l’obsession, les idées fixes, l’hypocondrie ou les comportements rituels.