Genèse et fondements d’Azimut35


Le Verseau selon l’astrologie conditionaliste

Pourquoi un article sur le Verseau et l’Astrologie conditionaliste ? C’est une histoire de famille ! L’auteur est un Verseau pur jus et un enseignant de cette discipline. On peut ainsi  dire que le Verseau est en quelque sorte le co-auteur du logiciel d’astrologie Azimut35 !

Nota bene : cet article est un résumé sur le signe du Verseau, basé sur l’ouvrage de Jean-Pierre Nicola, ‘La Condition solaire’.  J’aurai l’occasion de revenir dans un prochain article sur les termes utilisés dans ce texte afin de les expliciter : induction positive, lenteur d’inhibition, sens du dosage, phase paradoxal, vitesse d’excitation.

Le Verseau : le pouvoir de la résurrection et la quête d’un nouvel ordre

Le Verseau, signe de l’hiver, se dresse comme une force de renouveau, une réponse essentielle à l’épuisement et au dépouillement. Son pouvoir n’est pas de créer, mais de recréer, d’insuffler un nouveau souffle dans les valeurs qui ont été oubliées ou rendues obsolètes par l’usure du temps. Face à la rigidité et au cynisme, le Verseau réinvente les conditions de l’existence. Son rôle est de sauver ce qui doit survivre, c’est-à-dire les éléments capables de préparer un avenir nouveau et de créer un « contrat » entre l’absolu et le conditionnel. Les individus de ce type, que le texte nomme les « bienheureux élus », sont les porteurs des germes du futur, ceux qui peuvent s’épanouir dans un autre monde de rapports.

Au cœur des significations du Verseau se trouvent deux principes fondamentaux : l’Amitié et l’Espoir. L’amitié, pour le Verseau, n’est pas une simple relation affective, mais un principe d’association nouvelle, un lien subtil, vaste et délicat qui unit les êtres et les choses sans jamais les contraindre. C’est un « amour de l’esprit », un contrat universel fondé sur le respect volontaire de chacun pour chacun, où la liberté de l’un n’est pas une menace pour les autres, mais une garantie. L’espoir, quant à lui, est l’antidote à l’inertie. Il ne s’agit pas d’une attente passive, mais d’une force motrice, une « excitation recréatrice » qui donne naissance aux projets et aux prémices de l’action.

 

Le Verseau

Selon la fable d’autrefois, Ganymède, fils de Tros, roi de Troie, personnifie le Verseau

La transformation du moi : un changement de paradigme

En contraste avec le Capricorne, qui cherche à imposer une vérité rigide, le Verseau adopte une approche radicalement différente. Il accueille les signaux du monde, leur insufflant une surabondance de vertus et les poussant à promettre plus qu’ils ne peuvent tenir. Il voit en chaque élément un potentiel d’éveil pour l’esprit et l’âme. Cette approche nécessite une profonde transformation du Moi. L’exigence supérieure du Verseau est de se renouveler, de devenir un être tel que le monde n’a plus rien à craindre. La réalité devient pour lui un univers de richesses, prêt à communier avec un homme qui a changé d’âme.

Cette élaboration d’un centre absolu capable de s’adapter à la nature des objets se déroule en deux étapes. La première est une étape de réaction. Le Verseau se dresse contre les complexes d’une adaptation trop étroite. Certains types s’attaquent à l’utilitarisme, qu’il soit scientifique, commercial ou dicté par le sens commun, devenant des artistes de l’inconnu, détachés et déconcertants. D’autres visent l’instinct social et la bourgeoisie, devenant des libertaires, des critiques et des anticonformistes. Quel que soit le combat, l’objectif est le même : nous sauver de la sclérose morale, sociale ou naturelle.

Après la réaction vient l’étape constructive. L’Espoir se positionne au centre des motivations, agissant comme un véritable instinct. Il s’agit d’une action revivifiante, celle des Verseau qui se révoltent contre un mode de vie qui abaisse l’homme. Ce sont eux qui prônent un bonheur accessible dans un avenir proche. Même le scientifique du Verseau est animé par cette force, cherchant à nous libérer d’une contingence par sa technique, préfigurant les moyens et les horizons de la génération future.


L’intuition et la matérialisation de l’ordre nouveau

L’intuition est la fonction qui guide le Verseau. Elle lui confère un flair inné pour tout ce qui est en germe, un besoin constant de rechercher de nouvelles possibilités et d’initier autrui. Elle dévoile la destination des objets et fait du Verseau le signe des « conseilleurs » et des « révélateurs ». Il est celui qui aide chacun à découvrir la meilleure voie à suivre, orientant les valeurs vers l’efficience.

L’extraversion, qui s’exprime de manière impérative, incite le Verseau à structurer et à matérialiser cet ordre nouveau. Il ne se contente pas d’avoir des idées, il veut leur donner corps. Le scientifique du Verseau voit dans la transformation technique du monde une compensation aux avanies de l’existence, un moyen de créer l’harmonie et l’amitié entre tous. L’artiste, de son côté, milite pour la grande fraternité des hommes futurs, et le mystique répand la bonne parole, chacun cherchant à donner une forme concrète à son idéal.


Les mécanismes psychologiques : de la force à la faiblesse

L’induction positive. L’intensité de l’espoir au moment où tout semble perdu est le cœur de ce mécanisme. Lorsque le monde s’effondre, l’homme Verseau découvre en lui une source de jouvence : la survie spirituelle. Il est capable de sourire dans la maladie et d’être optimiste dans les épreuves, car il a compris la vertu de l’induction : il s’applique à éteindre uniquement ce qui est muet à ses aspirations, ce qui lui donne une quasi-certitude de ce qui reste à recevoir. Il est difficile de le décevoir, car il sait ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Le Verseau se spécialise en restant en rapport avec l’universel, capable de maîtriser une discipline pour la dispenser à la masse, s’élevant ainsi à un égocentrisme mental qui lui permet de se mesurer à l’universel.

L’inertie d’inhibition (L-) joue également un rôle crucial. Voilée par la force d’excitation, elle peut donner naissance à des Verseau inertes, calmes, méthodiques et besogneux. Ces individus ont des habitudes et des opinions immuables. Cette inertie est le socle solide sur lequel s’appuient les ambitions du Verseau, car il faut des fondations profondes pour construire jusqu’au ciel. L’aspect schizoïde du Verseau fait de lui un « réanimateur » en avance sur son temps, capable de s’isoler dans le rêve ou l’hermétisme. Cela peut engendrer de grands philosophes et inventeurs, mais aussi des « acrobates de la pensée » dont les visions sont vides.

Le sens des dosages (SD) se manifeste dans l’ambivalence du Verseau. Il est capable d’être l’animateur d’une structure tout en se défendant d’en être la victime. Cette zone d’indétermination qu’il entretient autour de lui lui donne de l’élasticité et lui permet de se renouveler sans jamais se renier. Cette capacité discriminatrice lui permet de distinguer son originalité de son aliénation. Métaphysiquement, le Verseau est conçu comme le centre créateur des rapports antagoniques, l’allégorie du Saint-Esprit de la Trinité.


Le paradoxe et les faiblesses du signe

La phase paradoxale forte (PP) du Verseau peut transformer le pouvoir de recréation en « fantasia ». L’intuition devient alors d’une fécondité alarmante, menant à des idées mi-spéculatives, mi-techniques, mais souvent futiles. La domination du Verseau s’exerce sur l’irrationnel, et il peut être vénéré comme un oracle ou un « bon magicien », au risque d’entretenir des espérances fantoches.

Le type faible du Verseau souffre d’une faiblesse d’inhibition (f-), ce qui crée une « absence de fond ». Les comportements deviennent alors inconséquents, les passions fugaces et la compréhension immédiate mais éphémère. Cette faiblesse, combinée à une vitesse d’excitation inadaptée (v+), mène à l’instabilité, à des projets inachevés et à des « fugues » qui, chez un tempérament énergique, peuvent se muer en une véritable « fureur de vivre » sans but précis. Cette insuffisance en énergie peut motiver des actes symboliques de domination, comme des petits bluffs ou des canulars, tandis qu’un tonus élevé peut mener à une « fureur de vivre ».